Blog tricot, couture & zéro déchet

64100 Bayonne
Suivez-moi :

Blog

Histoire de jardin (3/4)

Mon jardin potager me manque, alors j’avais envie de vous en parler. Dans cette série d’articles, je vais vous raconter comment je me suis formée au jardinage, comment j’ai planifié mes cultures et ce que le jardinage m’apporte au quotidien. Aujourd’hui, on va parler du choix des plantes.

Comme j’écrivais dans l’article précédent, on ne vise pas l’autosuffisance. Non pas parce que ça ne nous intéresse pas, bien au contraire, mais je préfère commencer petit. Cultivons d’abord, testons des trucs, voyons comment on se débrouille avec le potager, et ensuite on verra les détails.

L’autosuffisance, je l’avoue, ça me séduit pas mal. Si je trouvais un moyen d’être totalement autonome en alimentation, ça voudrait dire que je pourrais me couper un peu de la société de consommation tout en me reconnectant à la nature… Quel beau programme ! Mais je n’y crois pas vraiment. Je pense que la solution, ce n’est pas qu’on soit autonomes chacun·e dans notre coin, chacun·e dans notre petit potager jalousement gardé. D’abord c’est irréalisable : ça demanderait un travail fou. La solution serait plutôt qu’on soit autonomes ensembles, solidaires, au sein d’un réseau local et résilient. Non ? Mais bref, je m’égare.

Le choix des plantes

J’ai simplement commencé par faire une liste des légumes qu’on aimerait bien manger : des tomates, des petits pois, des haricots, des courgettes… J’ai tout mis sur papier sans me préoccuper de la faisabilité du truc, sans réfléchir (dans un premier temps) aux associations de culture, sans chercher à savoir si c’était en adéquation avec nos besoins.

Ensuite, j’ai trié. Il me semblait très difficile de cultiver un grand nombre de variétés de légumes à la fois : j’avais peur de ne pas suivre le rythme, de ne plus savoir où donner de la tête au moment des semis… « Commencer petit », c’est que je me répète depuis le début, pour que ça reste gérable et ne pas se décourager en route.

Une fois le tri effectué, et le nombre de variétés ramené à quelque chose qui me semblait raisonnable, j’ai classé mes plantes selon la fréquence à laquelle on aimerait les manger. Autrement dit, selon le nombre de pieds à planter par variété. Pour l’instant, je n’imagine aucun chiffre mais je raisonne en proportion. Par exemple, on aime beaucoup les tomates, alors on en plantera beaucoup, mais on mange moins souvent des choux, donc on en plantera moins.

Les associations de culture

Encore une grande inconnue pour moi. Enfin, j’exagère parce que je savais déjà, par exemple, que les oeillets d’Inde et le basilic sont utiles aux tomates (ils éloignent les parasites de celles-ci). Mais pour le reste…

Cette fois, ce n’est pas un livre qui m’a aidé, mais le site Potager Durable, et notamment cet article : Savez-vous si vos légumes s’entendent bien ensemble ?

A noter que la personne qui gère le site Internet fait également des cours en ligne, et tient une chaîne Youtube qui est une mine d’informations (notamment les vidéos mois par mois) :

Réfléchir aux associations de culture m’a pris beaucoup de temps. Je n’avais pas envie de cultiver des variétés uniquement pour ce qu’elles pourraient apporter à d’autres. Le but est aussi de les manger…

Pour les fleurs, c’est une autre réflexion : j’ai privilégié les variétés mellifères pour avoir une double, voir triple fonction : égayer le potager, attirer les pollinisateurs, et éloigner les parasites. La multi-fonction, c’est d’ailleurs un des principes de la permaculture : chaque plante remplit plusieurs fonctions, chaque besoin est comblé de plusieurs manières.

Voici les associations que j’ai retenu :

  • ail, fraises et poireaux
  • oeillets d’Inde, basilic et tomates
  • oignons et carottes
  • tomates et choux blanc
Les graines reproductibles

Vous ne le savez peut-être pas, mais en France, pour échanger ou commercialiser des semences destinées à une exploitation commerciale, il faut que les variétés soient inscrites au « catalogue officiel des espèces et variétés ».

Mais comme par hasard, les variétés inscrites à ce catalogue sont pour la plupart brevetées et commercialisées par les grands groupes semenciers comme Monsanto-Bayer, Limagrain… Et ce sont des graines obtenues par hybridation, dont les plants sont stériles.

Je vous la fais courte (car d’autres en parlent mieux que moi), mais en gros, le but est bien évidemment de forcer les paysan·nes à racheter les semences chaque année, au lieu de les récupérer sur leurs propres cultures, et donc d’être autonomes.

C’est pourquoi il arrive que, même en Amap ou chez votre producteur bio, les légumes vendus soient issus de graines hybrides ou « F1 ». Vous pouvez tenter de prendre leurs graines pour les re-planter chez vous, mais ça ne donnera rien, ou pas du tout ce que vous espériez.

En revanche, les particuliers sont autorisés à cultiver des semences paysannes, hors catalogue, et à récupérer les graines pour les semer l’année suivante. C’est ce que j’ai choisi de faire en achetant mes graines au Biau Germe.

Il y a également d’autres moyens de s’en procurer : chez Kokopelli, dans une grainothèque, auprès des membres du réseau Semences Paysannes… Sans oublier vos voisins et voisines passionnées de potager qui ont probablement des graines à échanger.

Pour en savoir plus sur la problématique des graines, voici un film documentaire qui détaille très bien le sujet :

Et voilà, c’est tout pour cette fois. Dans le prochain et dernier article, on parlera de syndrome d’imposture appliqué au jardin !

POST A COMMENT