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Enquête traçabilité : zoom sur Lily Neige

Je mène ma propre enquête afin d’en apprendre davantage sur la fabrication de la laine en France. Aujourd’hui : zoom sur la marque Lily-Neige !

Pourquoi cette enquête ? Parce qu’en tant que tricoteuse, j’aime savoir d’où vient la matière que je tricote. J’ai choisi de me pencher sur les marques qui font fabriquer en France, dans un souci de consommer « local ». Je cherche des informations sur : la provenance des toisons, le respect de l’environnement à toutes les étapes de la fabrication, le traitement réservé aux animaux, l’engagement pour l’égalité femmes-hommes, l’insertion des personnes en situation de handicap…

Avant de commencer, quelques précisions

Les photos illustrant cet article sont issus de banque d’images libres de droit. Elles n’ont pas été prises dans les élevages cités plus bas.

Ce document a été rédigé d’après les déclarations de la marque, sur son site web et son blog, et d’après quelques articles de presse. M. Busin a également accepté de répondre à mes questions par mail, en mars 2018.

Je suis bien évidemment dans l’impossibilité d’aller vérifier moi-même chacun des points développés dans cet article (le Nord, c’est loin du Pays Basque). Cependant, quelques liens vous permettront de vérifier certaines informations par vous-même, ou tout du moins de vous faire votre propre idée.

lily neige logo

Lily Neige est la marque proposée par la filature de la Vallée des Saules, située à Saulzoir dans le Nord (59).

Leur gamme est composée de fils à tricoter en matières naturelles animales : de l’alpaga en majorité mais aussi du mérinos, mohair, angora, yack, bison. Les laines sont disponibles en plusieurs grosseurs, du fil « lace » au « crazy big yarn ».

Matières premières

Les toisons sont achetées directement auprès de petits éleveurs :

  • L’alpaga provient de l’élevage du Fontenelle à Noisy-sur-Oise, ainsi que de l’élevage Alpaca Tumulus à Gingelom, Belgique.
  • Le yack est acheté en Mongolie auprès d’une coopérative solidaire d’éleveurs.
  • L’angora provient de l’élevage de Claire SEVAULT à Romorantin (Centre-Val de Loire), qui possède des lapins pour son plaisir et récolte le poil par peignage (et non par épilation).
  • Le bison provient de la ferme des Bisons de la Vallée de l’Escaut à Vicq (59). Une vidéo existe sur cet élevage.
  • Le mérinos provient d’un élevage situé dans le département de l’Aisne (élevage de M. LEVEQUE). La marque garantit l’absence de mulesing.

Il s’agit de très petits éleveurs en général.

Etapes de fabrication

Tri, lavage, cardage, filage (et teinture si besoin) sont effectués à la filature de la vallée des Saules, à Saulzoir (59). Il s’agit d’une petite structure artisanale dont l’effectif est composé d’une seule personne, qui s’occupe également de la commercialisation.

Mélina, la créatrice derrière les patrons In a panda’s world, a réalisé une vidéo de visite de la filature. Ce n’est pas moi qui apparaît au début du film, mais bien Mélina 😉 La visite commence à 4’04 :

Traitements et teintures

La filature n’utilise pas d’acide pour détruire les végétaux. Les toisons sont lavées avec un savon labellisé Oeko-Tex. La laine est réensimée avec de l’huile végétale.

L’ensimage a pour but d’introduire dans la laine une certaine quantité d’huile pour favoriser le glissement des fibres au cardage et au peignage, qui ne pourrait pas bien se faire si la fibre restait vrillée comme elle l’est après le séchage. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)

Pas d’assouplissant pour redonner douceur et gonflant au fil. Par conséquent, aucun produit n’est rejeté dans la nature pour cette étape.

Les fils ne sont pas traités superwash. La marque explique  : « parce que c’est un procédé demandant des machines que nous n’avons pas, mais surtout parce que c’est un procédé très chimique et en aucun cas écologique. »

La filature utilise les teintures GREENER SHADES qui sont référencées dans les intrants GOTS. Cela signifie qu’elles ne contiennent pas de métaux lourds, de solvants, etc. La composition varie selon les couleurs.

Quelques infos sur GOTS

Extrait du site http://www.global-standard.org :

Tous les intrants chimiques (ex. colorants, adjuvant et produits chimiques de transformation) doivent être évalués et doivent être conformes à un certain nombre d’exigences fondamentales sur la toxicité et la biodégradabilité/élimination.

Les intrants critiques comme les métaux lourds toxiques, formaldéhyde, solvants aromatiques, nanoparticules fonctionnelles, organismes génétiquement modifiés (OGM) et leurs enzymes sont totalement bannis.

Plus d’infos sur la page http://www.global-standard.org/fr/le-referentiel/presentation-generale.html

et sur http://www.global-standard.org/fr/centre-d-informations/foire-aux-questions.html

 

Les fibres teintes ne sont pas certifiées GOTS, même si elles utilisent des intrants GOTS (la démarche de certification n’a pas été réalisée en raison de son coût élevé).

Des fibres non teintes, en coloris naturels, sont également proposées (alpaga, yack, angora, bison).

alpaga laine tricot

Photo : Chris Child / Unsplash

 

Voilà les informations que j’ai pu récolter sur Lily Neige. J’espère qu’elles vous seront utiles !

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