Blog tricot, couture & zéro déchet

64100 Bayonne
Suivez-moi :

Blog

Histoire de jardin (2/4)

Mon jardin potager me manque, alors j’avais envie de vous en parler. Dans cette série d’articles, je vais vous raconter comment je me suis formée au jardinage, comment j’ai planifié mes cultures et ce que le jardinage m’apporte au quotidien. Aujourd’hui, on va parler de planification des zones.

Les différentes fonctions du jardin

Plus ça va et plus je me rends compte que je fonctionne de la façon suivante : j’ai une idée, je m’emballe, je fais mille plans dans ma tête, ça commence à me submerger, m’angoisser, je me décourage, je laisse tomber, je suis déçue, et quelques jours plus tard, j’ai tout bien digéré, je m’y remets sereinement, et je couche tout sur papier.

Le jardin n’y a pas fait exception, évidemment. Mais je ne me rappelle plus très bien tout ce qui m’est passé par la tête, car au final, seul le résultat compte. Bref !

Pour notre jardin, on voulait deux fonctions : une fonction loisir & détente (venir passer l’après-midi au calme, faire un barbecue) et bien sûr, une fonction alimentaire (des légumes pour manger et faire des conserves).

On ne vise pas l’auto suffisance alimentaire, loin de là. Ça me semble un peu au-dessus de mes capacités et de mes connaissances, et je n’ai pas envie de me mettre en échec dès le départ. Par ailleurs, je suis bien incapable de prévoir combien de pieds de tomate il faudrait pour nous nourrir pendant un été + faire des conserves pour l’hiver, sans avoir expérimenté auparavant…

Définir ses besoins

Une fonction détente, oui, mais concrètement, ça veut dire quoi ? Sur le papier, j’ai listé tout ce qui me venait à l’esprit. Un barbecue, ok, mais alors il faut un abri de jardin, qui servira aussi à ranger les outils. On voudrait pouvoir rester l’après-midi, d’accord, mais il n’y a pas d’eau courante ni de toilettes, comment on fait ? Il n’y pas d’ombre non plus… Une table pour manger, inviter des copains·ines, ça paraît évident, à condition de pailler le sol sur cette zone, sinon c’est impraticable en baskets… Etc.

Une fois tout ça mis sur papier, quelques croquis dessinés, on a fini par se dire que sur les 100 m2 du potager, 50 m2 pourraient être réservés à cette fonction. Ce qui nous laissait 50 autres m2 pour faire pousser des trucs.

Je dis ça, mais encore faut-il pouvoir imaginer ce qu’il est possible de faire pousser sur 50 m2. A ce stade, ce livre m’a été très utile :

Vous pouvez le feuilleter ici (site de l’éditeur) et le commander auprès de votre libraire de quartier après le confinement (par exemple via ce site si vous résidez en Nouvelle Aquitaine).

Quelques principes de permaculture

Je n’ai aucun « diplôme » de permaculture : que ce soit clair ! (au cas où). J’apprends par expérimentations, et parfois je me trompe.

Ce que j’ai retenu de mes lectures, échanges et expériences sur la permaculture, c’est qu’il faut composer avec la nature telle qu’elle est, et non la contraindre et la tordre dans tous les sens pour l’amener à faire ce qu’on aimerait qu’elle fasse. La permaculture s’efforce donc de reproduire au maximum un environnement naturel, en tirant le meilleur parti de ce qui est déjà là ; et ça ne s’arrête pas au sol et aux plantes, mais ça prend en compte tout l’éco-système dans sa globalité, flore et faune comprises.

On parle souvent de « zones » en permaculture : à ce propos j’ai appris pas mal de choses dans La permaculture dans un petit jardin. Mais je trouve difficile d’appliquer ce concept de zones à mon potager de 50 m2. D’ailleurs je ne suis même pas allée jusqu’au bout du livre, pour tout vous dire. En revanche, j’ai mieux visualisé ce qu’il fallait faire en suivant les chapitres du livre Mon petit jardin en permaculture (dont j’ai parlé dans l’article précédent) :

  • Inviter la biodiversité : ne pas oublier les haies, les mares ;
  • Favoriser les interactions : chaque élément remplit plusieurs fonctions, chaque besoin est comblé de plusieurs manières ;
  • Utiliser au mieux les ressources : démarrer petit, réduire ses besoins en eau, faire soi-même son compost et son paillage ;
  • Prendre soin du sol : intervenir le moins possible, améliorer la structure…
Sur le papier
Dessin refait au propre EXPRES pour vous

Voilà comment j’ai imaginé mon jardin. L’abri de jardin sera au Sud-Ouest pour ne pas faire d’ombre aux cultures l’après-midi, tout en offrant une façade à l’ombre pour garder l’eau de la cuve au frais. Il sera suffisamment grand pour y stocker les outils, un parasol, un barbecue… Et pourquoi pas des toilettes sèches. La jachère fleurie sera décorative mais aussi utile aux insectes (il y aura également des fleurs au milieu des légumes, je précise). Idem pour la mare qui sera notre second point d’eau, un petit coin d’agrément, et un refuge pour la faune. La haie coupera le vent d’Ouest sans faire d’ombre aux plants. Les plants les plus hauts seront côté Nord pour ne pas faire d’ombre aux plus petits côté Sud. La pergola nous offrira un petit coin à l’ombre, et aussi une structure pour faire grimper les courges. Etc.

Petit aparté : c’est comme ça que j’ai fait mais dans l’absolu, vous faites ce que vous voulez dans votre jardin, bien entendu. Si vous préférez procéder différemment, moins « figer » les choses sur papier, ne pas trop prévoir à l’avance, c’est bien aussi. Chacun·e fait ce qui lui chante !

Alors c’est bien joli tout ça, mais c’est sur le papier !

Voir grand, mais commencer petit

Sur mon plan, c’est un jardin idéal. En fait, c’est notre jardin d’ici 3 ou 4 ans. En ce moment, c’est l’année 1, donc le jardin ne ressemble pas du tout à ça.

Pour cette année n°1, j’avais prévu plusieurs choses :

  • S’équiper d’outils
  • Installer un dallage et un abri de jardin
  • Mettre en place un compost
  • Commencer à récupérer l’eau
  • Creuser la mare
  • Faire les buttes, les drains et les bordures
  • Trouver une table
  • Et planter, évidemment !

J’essaie autant que possible de faire avec des matériaux de récupération et des outils de seconde main, tout en évitant le plastique au maximum.

Sur Leboncoin, nous avons trouvé un lot d’outils, des dalles en béton et un abri en bois. Pour la table, c’est un touret à câbles récupéré auprès d’une entreprise. Le composteur en bois a été acheté auprès de la communauté de communes pour 10€, il était fourni avec un seau en plastique (bon… on fait ce qu’on peut, et c’est déjà bien).

Oui, j’en profite pour caser à nouveau cette photo

Etant donné qu’il y aura un gros travail du sol et pas mal de plantations à faire cette année, et que notre capacité à s’occuper d’un jardin de cette taille reste une grande inconnue, il y a plusieurs choses que j’ai remises à plus tard :

  • Trouver un barbecue et un meuble de rangement pour la vaisselle
  • Pailler les zones de passage
  • Planter la haie (plutôt en automne)
  • Monter la pergola
  • Construire l’hôtel à insectes
Accepter que tout ne se passe pas comme prévu

Début mars, nous avons connu plusieurs épisodes de tempête avec de violentes rafales de vent. Résultat : notre abri de jardin s’est envolé et crashé dans le champ d’à côté.

Il a fallu attendre que la première réaction de découragement passe (mon rêve de jardin qui part en miettes…) Mais, tout passe.

Finalement, je crois qu’on pourra récupérer la majorité des planches pour le reconstruire, en changeant le toit car il offrait trop de prise au vent. Les lattes du toit serviront pour notre hôtel à insectes. La porte est complètement cassée mais on va essayer de trouver des chutes de panneau pour en refaire une autre.

Pour l’instant, il est démonté et à l’abri sous une bâche. Le projet était bien sûr de le remonter avant les premières plantations en mai. Mais avec le confinement, c’est impossible… Encore un aléa.

Alors, tant pis s’il n’est pas monté avant l’été, et tant pis si ce n’est pas pour cette année. Je n’ai que 2 bras (enfin, plus qu’un, à cause d’une tendinite), je ne peux pas tout faire, et mon conjoint n’est dispo que le weekend, et il a aussi le droit de ne pas avoir envie de passer tout son dimanche à patauger dans la boue et à visser des planches !

Bref. Sur ce, je retourne à mon quotidien de confinée et vous donne rendez-vous dans un prochain article où on parlera du choix des plantes !

POST A COMMENT