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Dressed versus Wardrobe Architect

Depuis 2015, j’ai toujours utilisé la méthode de Colette Patterns, le Wardrobe Architect, pour planifier mes différentes garde-robes capsule. Mais il se trouve qu’on m’a offert le livre Dressed de Deer and Doe à Noël dernier. Par conséquent, ces dernières semaines, j’ai pris le temps d’explorer cette nouvelle méthode et de la comparer à la première.

C’est quoi, c’est qui ?

Le Wardrobe Architect est un outil gratuit disponible en anglais sur le site de Colette Patterns, la marque américaine qui publie également le magazine Seamwork.

Dressed est un livre publié par la marque française de patrons Deer and Doe, disponible à la commande sur leur site au prix de 28,00 €.

La structure

Le Wardrobe Architect est divisé en 14 « semaines ». Les 8 premières semaines représentent une phase de réflexion : on étudie son style, ses goûts, ses couleurs… Par la suite, 5 semaines (de 9 à 13) nous font entrer dans la phase de planification à proprement parler : sélectionner des silhouettes, une palette réduite, et planifier ses projets. La 14e semaine, enfin, ouvre la discussion sur la thématique du tri et du désencombrement de son placard.

Lorsque j’ai suivi cette méthode pour la première fois (qui n’était en fait pas vraiment la première, mais bref), j’ai réalisé les exercices demandés de la semaine 1 à la semaine 14. Par la suite, lors de l’élaboration de la garde-robe capsule suivante, j’ai refait les exercices uniquement pour la partie planification, à savoir de la semaine 9 jusqu’à la semaine 11.

La méthode Dressed est organisée différemment. Le livre est découpé en 2 parties : l’une concerne la méthodologie, et l’autre le cahier technique avec les instructions pour réaliser les patrons du livre, à télécharger en PDF avec un code.

J’avoue que la partie patrons ne m’intéressait pas plus que ça : je voulais surtout découvrir la méthode. Celle-ci est découpée en 6 chapitres (sans compter l’introduction) :

  1. Analyser son mode de vie
  2. Définir son style
  3. Comprendre ses couleurs
  4. Faire la paix avec son corps (= étudier sa morphologie)
  5. Planifier ses projets
  6. Sélectionner le bon tissu

C’est donc un programme légèrement différent du Wardrobe Architect, mais avec le même objectif à la fin.

L’objectif

Dans les deux méthodes, le but est d’obtenir une mini garde-robe « autosuffisante ». Les pièces cousues s’associent entre elles à l’aide de formes et de couleurs qui fonctionnent bien ensemble.

Là où Dressed va plus loin, c’est que le livre propose également 9 patrons avec 2 variantes pour chacun (longueur d’ourlet, ou manches courtes / manches longues) : on y trouve un T-shirt, une jupe, un col montant, une robe, une blouse, un chemisier, un pantalon, une veste et une jupe-culotte. On a donc « un peu de tout » : une sélection variée de basiques pour se lancer.

Avantages et inconvénients de chaque méthode

Ce qu’il y a dans Dressed qui est absent du Wardrobe Architect :

  • une analyse approfondie de son mode de vie
  • un calcul du nombre de tenues et de pièces idéal pour sa garde-robe
  • une théorie intéressante sur les couleurs : température, saturation, contraste
  • un chapitre technique sur les tissus
  • des patrons à réaliser

Ce qu’il y a dans le Wardrobe Architect qui est absent de Dressed :

  • une large réflexion sur son style et ce qui fait qu’il nous est personnel
  • une étude complète des formes et des coupes de vêtements
  • une étude complète des motifs
  • une méthode plutôt libre de constitution de sa palette (celle de Dressed est intéressante mais trop rigide pour moi, je n’y arrive pas)
  • un complément de réflexion sur le maquillage, les bijoux et les accessoires
Le ton et le discours

J’ai trouvé les deux méthodes plutôt bienveillantes et déculpabilisantes. Dans le Wardrobe Architect, Sarai écrit les articles après avoir elle-même testé la méthode et s’être confrontée à ses propres vêtements jamais portés, ses propres contradictions, ses propres hésitations, etc. On a donc l’impression de lui emboîter le pas et de suivre les conseils d’une « bonne copine ».

La méthode de Dressed a été pensée – ce sont ses autrices qui le disent en introduction – pour être accessible aux débutantes en couture, sans connaissance préalable en stylisme. Mais le principal atout du livre, en matière de bienveillance, c’est un chapitre entier sur la morphologie qui tente de nous réconcilier avec notre corps. J’en parlerai plus en détail dans un prochain article, mais je peux d’ores et déjà préciser que c’est assez rafraîchissant (et réconfortant) de lire ce genre de propos dans un livre de couture :

Il n’y a rien de plus violent que la manière dont nous nous adressons à notre corps. Et ce n’est, hélas, pas vraiment de notre faute : dans un système où nous sommes bombardé·e·s d’injonctions à correspondre à un standard de beauté unique, il est facile de conclure que si nous n’y arrivons pas, c’est notre corps qui est en cause et non le système lui-même…

Et le tricot dans tout ça ?

Néant ! Aucune des deux méthodes n’aborde le sujet du tricot. Etant donné que les deux sont élaborées par des marques de patrons de couture, cela paraît logique. Mais les couturières peuvent aussi être des tricoteuses, et le problème de l’accumulation de vêtements non adaptés peut tout à fait se poser également. J’en ai d’ailleurs parlé dans un épisode de podcast.

Dans les prochains articles, je vous propose de me suivre dans l’élaboration de ma garde-robe capsule printemps été. Je vais utiliser principalement le livre Dressed mais en faisant quelques emprunts au Wardrobe Architect lorsque le besoin s’en fera sentir.

COMMENTS

  • 19 février 2020
    reply

    Unmatinenville

    Super ! Merci pour ton article et ton avis! Je vais jeter un oeil à ces méthodes, pour l’instant, je faisais au feeling…

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